Pollution au fioul au Col du Barioz venant de la Colonie Total (Mars 2014)
Avancée environnementale
Un fuite de fioul a eu lieu mercredi 19 mars 2014 à partir de la cuve de la colonie TOTAL au col du Barioz sur la commune de THEYS. Dès que nous l’avons appris plusieurs membres du GRENE se sont rendus sur place pour constater les dégâts et rencontrer les responsables de TOTAL, les maires des communes de Saint Pierre d’Allevard et Theys.
NOVEMBRE 2015
Suite à une nouvelle visite sur site, nous avons constaté que l’installation au fioul avait été remplacée par une installation au gaz. Cette évolution nous permet de ne plus craindre d’être confronté à ces accidents au fioul très impactant pour le milieu naturel, comme ça a été le cas à deux reprises. TOTAL montre ainsi sa volonté de tirer les leçons de ces évènements.
MARS 2014
« Nous rentrons du Barioz les poumons imprégnés de l’odeur du pétrole. Il y en a partout en forêt comme en juin 2009. Il était alors question de 6 000 litres de mazout. Les articles de journaux parlent aujourd’hui de 20 000 litres. Je crois qu’une partie a été pompée et évacuée dans des citernes. Malgré tout les dégâts en forêt sont importants. Il y a un immense périmètre de sécurité. La colonie se trouve cernée par ce périmètre mais reste occupée. On interdit le ramassage des champignons mais on laisse les enfants ? »
Guillemette Vincent, samedi 22 mars
« Je suis retournée ce matin avec mon mari. Nous avons parlé avec deux employés de la SCAVI. Ils doivent venir deux fois par jour pour pomper sous la colonie. Comme il a beaucoup plu, il disait que le fioul était mélangé au sable et que c’était difficile…. Avec son collègue, ils posent des ‘‘lingettes‘‘ censées absorber. Il ne sait pas si la fuite est contenue. Quant au point bas, de l’autre côté du Barioz où ils ont mis des ‘‘pelochons‘‘ pour retenir l’eau, avec ce qu’il tombe depuis deux jours, entre hier et aujourd’hui, ‘‘ça‘’ a pas mal rincé !… A l’Isère, donc…. »
Marie Marthe Mathon, dimanche 23 mars
« Je suis allé constater l’étendue des dégâts. Il avait neigé et je suis rentré dans le périmètre de sécurité en dessous de la colonie. Dans le cours d’un des ruisseaux j’ai retrouvé de nombreuses traces de pollution et une forte odeur de fioul. Des lingettes étaient installées un peu partout et plusieurs barrages avec des boudins étaient en place pour retenir les polluants. Il y une grande dispersion du fioul et on comprend qu’une grande partie est partie dans le bassin hydraulique en direction de Saint Pierre d’Allevard surtout après les pluies abondantes. Je suis allé rencontrer les maires des communes des communes de Saint Pierre d’Allevard et de Theys qui n’envisagent pas de déposer plainte. Pour eux la pollution est limitée et Total va prendre en charge, comme en 2009, la dépollution. »
Pierre Bancilhon, dimanche 23 mars
Une zone importante en dessous de la colonie a été isolée et le maire de Saint Pierre d’Allevard a pris un arrêté municipal interdisant la promenade, la pêche, la cueillette de végétaux et champignons
Les antécédents
En 2009 il y avait eu un premier accident avec la dispersion de 6000 l de fuel dans la nature à partir de la même installation. La FRAPNA avait alors engagé une action en justice.
Explication des responsables de Total
Lundi 24 mars au matin Pierre BANCILHON a rencontré à la colonie monsieur JOSSENS, chef de département au niveau technique chez TOTAL, et les responsables techniques du site. De cet entretien il ressort que la cuve de 20000 litres âgée d’une trentaine d’années est installée dans un bac de rétention en béton. Ce bac s’est rempli d’eau (suite aux pluies) et de fioul (suite à des fuites sur la cuve). Après le remplissage de 13000 l dans la cuve qui n’en contenait plus que 1000 l environ, le bac de rétention aurait débordé, libérant dans la nature une quantité de fioul indéterminée.
D’après les responsables la cuve aurait flotté dans le bac et environ 150 l se seraient échappés. Ces affirmations ne reposent pas sur des faits vérifiés. Suite à l’accident le contenu de la cuve et le bac a été pompé et évacué par TOTAL. Le bac contenant la cuve n’a pas encore été ouvert et donc toutes ces hypothèses sont sujettes à caution.
Nos actions
Lundi 24 mars : la FRAPNA informe l’ONEMA (Office National de l’ Eau et des Milieux Aquatiques) qui s’engage à aller constater les faits.
Mardi 25 mars : le GRENE informe la DDT (Direction Départementale des Territoires) A noter que ces organismes publics n’ont à priori pas été prévenus de l’accident.
Vendredi 11 avril : deux membres du GRENE ont rencontré les responsables de TOTAL en charge de la gestion du sinistre.
Etat de la pollution : ces responsables ont expliqué que le travail de dépollution était très avancé et qu’il restait une surveillance après intempéries afin de neutraliser toute pollution résiduelle. Pour notre part nous considérons que même si une partie du fuel a été récupérée, une autre partie a été emportée par la pluie et les ruisseaux et qu’il n’est pas possible de récupérer 100% du fuel qui s’est répandu dans les zones humides. Reste en forêt des résidus olfactifs non négligeables.
Les causes de l’accident : le bac de rétention s’est rempli massivement d’eau à la suite des pluies importantes de l’hiver (qualifiées d’exceptionnelles par les responsables du site). De ce fait la cuve s’est mise à flotter à l’intérieur du bac de rétention, des canalisations se sont rompues entrainant un déversement de fuel dans le bac puis un débordement qui a libéré dans la nature une quantité indéterminée de fuel.
Nous considérons que la structure “bac de rétention – cuve à fuel“ présente un défaut de conception car en aucun cas l’eau n’aurait dû s’introduire en grande quantité dans le bac, qu’il y avait un défaut de suivi sur l’état de l’équipement et que l’emplacement de la cuve sous la route aurait dû être interrogé.
Devenir de l’installation : nous avons eu l’assurance que le fuel allait être abandonné au profit d’une installation au gaz (août 2014). Chaque bâtiment ayant une chaudière propre, une partie au moins des installations devrait être opérationnelle dès l’hiver prochain. Les autres rapidement.