Cette année encore un DRIFT est organisé à Pipay sur la commune de Theys
Une activité très polluante et d’un autre temps !


Septembre 2024 :

Cette année encore un drift a eu lieu début septembre et pendant 3 jours à Pipay avec la bénédiction de la Préfecture et de la mairie de Theys. Pourtant nous les alertons depuis des années sur les impacts désastreux de cette activité sur l’environnement. Les pollutions engendrées ont un impact sur la santé des spectateurs et  sont incompatibles avec la lutte contre la crise climatique dont nos responsables se prévalent. Au printemps, nous avions demandé au préfet la mise en place d’une unité mobile d’analyse de l’air par l’intermédiaire de « Atmo Rhône Alpes » pour évaluer les pollutions engendrées par cet événement, nous n’avons pas reçu de réponse. Nous avons donc demandé à cet organisme public de nous mettre à disposition des capteurs portatifs permettant d’analyser les particules fines dans l’atmosphère (PM10, PM2,5 et PM1). Malheureusement, contrairement aux capteurs mobiles, ces petits appareils n’analysent pas les autres polluants tout aussi dangereux pour la santé que sont le dioxyde d’azote, l’ozone ou encore le dioxyde de soufre, générés par la circulation d’automobiles.

Constatant l’intention du Préfet d’autoriser cet événement, nous nous sommes rendus sur place samedi 7 septembre. Sur le chemin vers le drift nous avons pu constater qu’avec un courant d’air permanent, la dispersion des polluants était très bonne. A l’abri des flux d’air venant de Pipay  le taux de PM10 oscillait entre 0 et 1. 

Une fois sur les lieux du spectacle, dans 4 emplacements différents, réservés aux spectateurs, nous avons procédé au cours des épreuves à des relevés des quantités  de particules fines, mesurées en microgramme / mètre cube ( μg/m³). Cela pendant un temps total de 1h 26mn, et nous n’avons pas été déçus !  Les résultats sont hallucinants : 

En 3 heures, les mesures moyennes de la pollution de l’air respiré par les spectateurs pour l’exposition aux PM10 seraient équivalentes au seuil d’informations et de recommandations pour 24 heures. Quant au seuil d’alerte où des mesures doivent être mises en place, il est atteint en 4 heures seulement. Pour les spectateurs qui ont choisis d’être sur le site pour deux ou trois jours de suite, le manque d’informations et les risques sanitaires sur l’exposition à la pollution, sont sans appel. 

Explications : 

Relevé n°1

Relevé n°2

Relevé n°3

Relevé n°4

 

PM10 Capture 1 Capture 2 Capture 3 Capture 4 TOTAL
Durée 0:33:57 00:11:29 00:25:45 00:14:52 1:26:03
Moyenne 123,9 150,2 238,1 165,1 677,3
Taux horaire 472,53

 Soit un total de 677.3 μg/m³ pendant 86 minutes. Le taux horaire moyen d’exposition est donc de 472.5 μg/m³. Une moyenne de 50 μg/m³, fait qu’il est respiré 1200 μg/m³ en 24 heures. A Pipay, avec les moyennes mesurées, il suffisait de 3 heures pour atteindre ce chiffre, et seulement 4 heures pour atteindre le seuil d’alerte à 80 μg/m³…  

Qu’en est-il de la législation ?

Pour limiter les effets sur la santé des pics de pollution, la réglementation française prévoit des seuils d’actions basés sur la mesure de la concentration dans l’air pour différents polluants comme les particules, le dioxyde d’azote, l’ozone ou encore le dioxyde de soufre. Ces seuils comprennent actuellement les « seuils d’information et de recommandation » et les « seuils d’alerte » pour les polluants suivants : les particules de diamètre aérodynamique médian inférieur à 10 μm PM10, le dioxyde d’azote (NO2), l’ozone (O3) et le dioxyde de soufre (SO2). Ces repères sont actualisés sur des laps de temps qui vont de quelques heures à une journée selon les polluants.

Le seuil d’information et de recommandation est « un niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé humaine de groupes particulièrement sensibles au sein de la population et qui rend nécessaire l’émission d’informations immédiates et adéquates à destination de ces groupes et des recommandations pour réduire certaines émissions ». Ce seuil est fixé à 50 μm pour les PM10. Le seuil d’alerte est « un niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé de l’ensemble de la population ou de dégradation de l’environnement, justifiant l’intervention de mesures d’urgence », il est fixé à 80 μm pour les PM10.

Au sens de l’article 1 de l’arrêté 26 août 2016, les conditions de déclenchement des procédures préfectorales en cas d’épisodes de pollution de l’air ambiant sur la base de ces seuils sont définies comme suit : « période au cours de laquelle la concentration dans l’air ambiant d’un ou plusieurs polluants atmosphériques est supérieure ou risque d’être supérieure en cas de modélisation des pollutions, au seuil d’information et de recommandation ou au seuil d’alerte, lorsque le dépassement du seuil d’information et de recommandation est prévu pour le jour même et le lendemain »

En pièce jointe le tableau des Normes qualité de l’air.

Toutes ces normes sont liées à des moyennes sur 24h ou plus et bien évidemment nous ne pouvons pas le faire. Ce sont aux autorités, préfet, maire de Theys de le faire, mais ils ne le font pas.

Nos mesures sont une alerte pour les responsables qui autorisent cette manifestation : préfecture, mairie de Theys ; ceux qui invitent à assister : la station des 7 Laux, les responsables du tourisme dans la communauté de communes du Grésivaudan et les organisateurs du drift. A eux de se mobiliser pour prendre conscience des dangers qu’ils font courir aux spectateurs et en particulier aux très jeunes enfants voir les bébés (en nombre) qui assistent à ce spectacle qui dure trois jours, en autorisant ce type d’activité.

 

L’arrêté préfectoral portant autorisation de la manifestation sportive motorisée « Slide festival 2024 », publié 2 jours avant  (ne permettant pas la saisie du TA) indique :

Le préfet ouvre le parapluie, mais n’est-il pas responsable lui aussi ?

 

Juin 2023 :

UN FILM RÉALISÉ PAR GRENE EN 2023 QUI MET EN ÉVIDENCE QUE LE DRIFT DOIT S’ARRÊTER

 

Drift : késako ?

« To drift » signifie dériver.

Le drift est une discipline de « sport automobile » dans laquelle le pilote contrôle le véhicule pour qu’il glisse d’un côté à l’autre de la piste bitumée. L’épreuve se déroule devant des juges : sont notés la trajectoire, la vitesse, l’angle d’attaque et le style.

Du 2 au 3 septembre 2023, aura lieu la 10ème édition du drift des 7 Laux à Pipay.

GRENE  s’oppose à cette manifestation automobile qui constitue une atteinte à l’environnement si fragile de la montagne.

Dans les années 2000, Philippe Noiret qualifiait d’obscène le rallye Paris Dakar. 40 ans plus tard, à l’heure de l’urgence de la transition énergétique où chaque citoyen est invité à développer un comportement vertueux pour réduire son empreinte environnementale, cette manifestation constitue une obscénité envers notre planète.

Le drift génère une pollution de l’air en particules fines des gaz d’échappement, des freins et des pneus, une pollution sonore, une pollution de l’eau et des sols par les déchets de pneus, les particules fines, les huiles.

Plus grave encore, l’engouement pour ce genre de « sport automobile » génère chez certains automobilistes des comportements routiers inadaptés. Les riverains constatent un accroissement des entraînements sur les routes des balcons de Belledonne toute l’année.

Porter atteinte à la nature en dehors de circuits dédiés relève d’une pratique d’un autre âge. L’heure est à la sobriété, nous rappelle-ton sans cesse.

Comment admettre que l’on puisse gaspiller en toute impunité du carburant, des pneus, pour son seul plaisir immédiat, sans se soucier de l’impact environnemental désastreux !

Stoppons le drift.

Rassemblement pacifique le 2 septembre 2023

voir le tract ci-contre.

Accéder à la carte complète de l'inventaire


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